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André Dussolier : confidences d’un monument du cinéma sur scène, à l’antenne et à l’écran

11 novembre 2025
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À l’occasion du Festival International du Film de Comédie de Liège, qui soufflera sa 11e bougie du 10 au 14 novembre 2026, André Dussolier s’est confié au micro de Manuel Houssais pour La Radio du Cinéma. Une rencontre à la fois drôle, mélodieuse et touchante, à l’image de ce comédien qu’on ne présente plus. Trois Césars, un Molière, et toujours cette voix capable de transformer une phrase en souvenir. Une voix, un regard, un rire, et bientôt un film : Chers parents, comédie caustique d’Emmanuel Patron, en salles le 25 février 2026.

Une vocation née d’un ennui

Enfance tranquille, trop peut-être, rien ne laissait présager que le jeune André, fils unique, deviendrait un jour une figure tutélaire du cinéma français. Jusqu’au jour où un professeur de français l’emmène au théâtre : "j’avais dix ans, et là, j’ai découvert la vraie vie", raconte-t-il. Ce fut le coup de foudre. Un Molière vivant, un monde de mots à dire fort, de sentiments à vivre pleinement. "Je vivais une double vie : celle d’un étudiant studieux, et celle d’un comédien clandestin". Paris finira par l’adopter, mais toujours avec cette sincérité provinciale, cette passion intacte.

La voix d’un conteur et d'un musicien, silence et mélodie

"La voix est un instrument", souffle-t-il. Et quel instrument ! Quand il joue Novecento de Baricco, il s’entoure d’un quartet de jazz. Il scande, il respire. Une musicalité innée, travaillée à la scène, peaufinée à la radio. "J’aime ce média, car à la radio, l’écran est plus large qu’au cinéma", cite-t-il Orson Welles. Dussolier transforme chaque silence en réplique, chaque mot en émotion. "À la radio, on est tout nu avec sa voix". Et il habille les ondes mieux que personne.

“Chers parents” : satire familiale et comédie à l’italienne

Dans "Chers parents", André Dussolier campe un père d’apparence bonhomme, marié à Miou-Miou. Ils convoquent leurs enfants dans un coin charmant des Alpilles pour une annonce qui devrait réjouir : ils ont gagné au loto ! Sauf qu’ils n’en donneront pas un sou à leur progéniture. La guerre est déclarée.

"J’aime la légèreté du propos, et en même temps la profondeur des réactions humaines", précise-t-il. Le film est signé Emmanuel Patron, coécrit avec Armelle Patron, d’après leur pièce à succès. "On y retrouve ce goût de la comédie italienne des années 70, où le rire frôle en permanence le drame", analyse-t-il. La famille, l’argent, les non-dits… tous les ingrédients sont là pour une recette qui pique autant qu’elle caresse.

Un passé Resnais-sant et une passion pour les mots

"Mélo d’Alain Resnais a été un tournant pour moi", confie-t-il. Le rôle, les partenaires (Sabine Azéma, Pierre Arditi, Fanny Ardant), et surtout le maître Resnais : "Un autodidacte qui m’a toujours accompagné". Depuis, les mots l’accompagnent partout, de la scène à la page, de Victor Hugo à Raymond Devos.

Son amour de la poésie ? Un carburant quotidien. Il cite Rimbaud  "Relisez Le Dormeur du Val, c’est un travelling écrit avant le cinéma". Et voilà qu’il redonne voix aux vers, avec cette chaleur unique qui vous accroche l’âme.

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