La chronique de Laura - Black Flies, de Jean-Stéphane Sauvaire - Compétition officielle Festival de Cannes 2023
Par le portrait d'un jeune brancardier débutant placé en binôme avec un vieux briscard désabusé, le réalisateur français Jean-Stéphane Sauvaire nous propose une plongée sous haute tension dans la vie des sauveteurs new-yorkais. Le film s'ouvre en pleine action : à peine le temps d'arriver sur le lieu d'un accident que les équipes doivent être immédiatement opérationnelles.
Il en va de même pour le spectateur qui, à peine arrivé dans le film, se trouve déjà bousculé et ultra sollicité. Cette intensité folle perdure tout au long de ces deux heures qui en semblent trois par leur densité. Même lorsque le réalisateur prend le temps de regarder un peu ses personnages vivre, le rythme reste acharné car ces vies croisées, souvent brisées, ne quittent jamais vraiment les hommes qui passent la leur à tenter de sauver les autres. Les visages de Tye Sheridan et de Sean Penne semblent marqués par la fatigue physique et émotionnelle de leurs personnages, participant à insuffler de la réalité dans ce récit.
Par une mise en scène à la fois douce et dynamique, et quelques instants véritablement suspendus, le film tire son épingle du jeu, entre film d'action et drame psychologique.
Un bel hommage à ce métier difficile et à ces hommes qui dépensent une énergie mentale et physique phénoménale au quotidien pour sauver des vies, dans un système où le moindre faux pas peut les faire passer de héros à coupable en un clin d'œil.