18 septembre 2025
La France vient de créer la surprise en choisissant le dernier film du réalisateur iranien Jafar Panahi, Un simple accident, comme son candidat officiel dans la catégorie Meilleur Film International pour les Oscars 2026.
C’est une première historique et hautement symbolique : un cinéaste iranien, exilé, primé à Cannes, qui représente la France aux Oscars. En sélectionnant Un simple accident Palme d'Or du 78e Festival de Cannes, l’Hexagone envoie un signal artistique et politique fort. Une œuvre libre, engagée, signée d’un cinéaste interdit de tournage dans son pays natal, qui incarne mieux que quiconque l’idée même de cinéma sans frontières.
Interrogé après l’annonce, Jafar Panahi a salué cette reconnaissance tout en appelant l’Académie des Oscars à réformer ses règles : « L’Académie devrait trouver un moyen de ne pas associer les cinéastes à leurs gouvernements. » Une déclaration lucide, teintée d’une amertume ancienne : en 2006, son film Offside, plébiscité à l’international, n’avait pas été sélectionné par l’Iran pour les Oscars. Un souvenir encore vif, devenu combat de longue haleine pour la liberté artistique.
Jafar Panahi a ajouté : « Tous les cinéastes indépendants devraient s’unir pour éviter que leur gouvernement n’entrave la soumission de leurs films à l’Académie. » Une revendication qui résonne puissamment dans le contexte géopolitique actuel, alors que les frontières entre art, dissidence et diplomatie se brouillent de plus en plus.
Un simple accident a été révélé au grand public lors de sa première mondiale à Cannes, où il a décroché la Palme d’Or — une récompense qui consacre à la fois l’œuvre et son auteur, en écho à d'autres films de Jafar Panahi marqués par l'urgence et l'humanité. Ce nouveau chapitre dans sa carrière s’inscrit dans la lignée des grands films politiques du cinéma mondial.
Crédit photo : Mansour Jahani, journaliste indépendant que nous remercions
