« Elle ne m’a jamais lâchée » : Simone Veil, la boussole intime d'Elsa Zylberstein

19 septembre 2025
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À l'occasion de l'avant-première du film "c'était mieux demain" à Valence (Cinéma Pathé) et des échanges avec le public à l'issue de la projection, Elsa Zylberstein est revenue à Simone : Le Voyage du siècle (réal. Olivier Dahan) et à l'impact que cette incarnation a eu sur la suite de sa carrière, y compris pour la comédie de Vinciane Millereau.

Elsa Zylberstein
« Quand le film (Simone) est sorti… des jeunes filles de 13 à 15 ans ont découvert Simone Veil. Elles me disaient ensuite être allées lire de l’histoire, parfois jusqu’au Mémorial de la Shoah. Ça a été un grand cadeau. »

De cette rencontre artistique est née une exigence morale : « son intransigeance, sa rigueur, sa droiture m’ont accompagnée ». À l’époque du tournage, l’actrice s’était métamorphosée – jusqu’à plusieurs heures de maquillage par jour – pour approcher au plus près le visage, la voix, les gestes de la femme d’État. Un rôle-guidon qui continue d’irriguer ses choix.

Accepter son époque… puis oser la dépasser

Dans “C’était mieux demain”, le personnage d'Hélène qu'elle incarne débute « contrite, frustrée, peut‑être empêchée », enfermée dans les codes des années 50. Le film imagine alors une bascule temporelle vers 2025 : l’héroïne découvre un monde où l’émancipation est possible et où les droits, conquis de haute lutte, deviennent leviers. Elsa Zylberstein le résume ainsi :

« Ce personnage s’épanouit enfin. Le récit parle des femmes et de leurs droits : ce n’est pas parce qu’on est une femme qu’on doit dépendre d’un homme. »

À ses côtés, Didier Bourdon forme un duo de comédie terriblement contemporain, capable de faire surgir aussi bien la nostalgie que la curiosité pour notre siècle. On pense à ces fables qui s’autorisent le voyage temporel pour mieux éclairer le présent : un dispositif ludique, au service d’une vraie question : que signifie « devenir soi » ?

Une actrice au travail

« Je lis, je regarde tout », explique-t‑elle à propos de sa méthode. Le discours trouve un écho dans sa préparation pour Simone : huit mois de recherche, gestes incorporés, souffle travaillé, et cette volonté « de ne pas garder mon visage ». Ce goût du détail nourrit aussi Hélène : l’écoute, la précision, l’humour au bord des lèvres. Résultat : un personnage dont l’arc émotionnel s’ouvre, scène après scène, comme une porte qu’on n’osait pas pousser.

Film : C’était mieux demain (France, 1h43).
Réalisation : Vinciane Millereau.
Avec : Elsa Zylberstein, Didier Bourdon.
Sortie nationale : 8 octobre 2025.


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