L’Affiche de Cinéma : Art et Publicité


23 avril 2025

Du 11 avril au 27 septembre 2025, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé vous embarque dans une aventure visuelle et historique avec l’exposition « Faire impression – Quand l’affiche de cinéma s’invente ». Sous la houlette de Stéphanie Salmon, cette expo dévoile les coulisses et les secrets de l’affiche de cinéma, cet outil de promotion indémodable.

L’Affiche de Cinéma : Le Pitch Parfait

L’affiche de cinéma reste un pilier de la pub cinématographique. C’est le visuel qui attire le public en salle, celui qui doit faire mouche dès le premier regard. « Faire impression » vous propose une exploration captivante de cet outil de promo, en remontant à ses origines et en décryptant son évolution.

Les Débuts de l’Affiche de Cinéma

Les premières affiches de cinéma connues datent de 1896 et invitent les spectateurs à découvrir le Cinématographe Lumière. Spectaculaire, l’une d’elles illustre une projection, suivant la tradition des affiches de spectacles visuels. Mais si les pères du Cinématographe ont mis en avant ce nouveau divertissement, Pathé innove dès 1902 en faisant la promo des films eux-mêmes, adoptant un grand format et des illustrations. Ainsi naît l’affiche de film.

Présentées dans les foires puis dans les premières salles sédentaires, ces affiches sont conçues comme de grands tableaux, parfois difficiles à placer en façade. Elles visent à attirer le passant et à l’entraîner à l’intérieur de la salle : histoires connues, contes, films à trucs, voyages exotiques, scènes historiques… Tout est bon pour capter l’attention et susciter la fascination.

Les Artistes et Affichistes de l’Époque

Entre 1902 et 1911, Pathé collabore avec Cândido de Faria, un illustrateur brésilien installé à Paris, spécialisé dans les affiches de music-hall. Après son décès, Adrien Barrère prend le relais pour les films comiques. Mais les affiches Pathé sont aussi signées par d’autres talents : Daniel de Losques, Raphaël Freida, Maurice Neumont, Maxime Dethomas, Vincent Lorant-Heilbronn, Maurice Mahut, Misti, Benjamin Rabier, Raymond Tournon, les Clérice, etc. Deux femmes, Berthe Faria et Éleonore Marche, participent également à ces productions.

Ces artistes, aussi peintres et illustrateurs pour la presse, se lancent dans la publicité. Caricaturistes, dessinateurs pour la jeunesse ou la mode, ils font battre le cœur d’un Paris moderne, où l’affiche occupe les murs de la ville.

L’Évolution de l’Affiche de Cinéma

Dans un espace public conquis par la réclame, l’affiche de cinéma doit se faire une place. Elle s’accroche d’abord aux foires, lieux de démonstration des inventions inédites comme les projections de films. Plus tard, elle s’installe sur la façade des premiers cinémas. À l’aube de la guerre, elle accompagne les transformations du cinéma, devenu le 7e art, et la montée des vedettes françaises et américaines comme Max Linder, Pearl White, ou Mistinguett. Elle se décline au rythme du succès des films à épisodes.

Après la Première Guerre mondiale, l’affiche connaît une révolution graphique. Le Paris des années folles voit affluer des artistes peintres du monde entier, influençant la promotion cinématographique. L'affiche adopte alors des aplats de couleur, des gros plans, des lettrages élaborés. Des signatures comme Boris Bilinsky, ou Bernard Lancy émergent, et Fernand Léger cristallise ce nouveau monde à la frontière de la peinture et du cinéma.

Une Exposition rare

L’affiche de cinéma est à la fois un outil de promotion et un support de création. Reflet des courants artistiques comme l’Art nouveau et le fauvisme, elle interroge sa place dans l’espace urbain et son impact sur le promeneur. L’exposition présente une cinquantaine d’affiches issues des collections de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé et de collections privées. Ces affiches, miroir de la naissance du cinéma, sont accompagnées de photographies, d’images filmées du musée Albert Khan, de dessins de la Bibliothèque des littératures policières, et d’extraits des films promus.

  •  : Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, 73 avenue des Gobelins, 75013 Paris
  • Quand : Du 11 avril au 27 septembre 2025 (hors période de fermeture estivale)
  • Site Web : Fondation Jérôme Seydoux-Pathé
  • Horaires d’ouverture :
    • Mardi : 14h - 20h30
    • Mercredi, jeudi : 14h - 19h
    • Vendredi : 14h - 20h30
    • Samedi : 11h30 - 19h
    • Fermeture : Dimanche et Lundi