
Révélé en 2008 grâce à Toi + Moi, Grégoire s'est imposé comme l’un des premiers artistes français à émerger via le financement participatif. Grâce à My Major Company, plateforme fondée par Michael Goldman, son album devient un succès, porté par des mélodies accessibles et des textes sincères.
Mais derrière cette réussite, un parcours personnel jalonné d’épreuves forge sa sensibilité artistique. Dernier d’une fratrie de quatre enfants, Grégoire perd coup sur coup deux frères, l’un dans un accident, l’autre par suicide. Ces tragédies influencent profondément son rapport à la musique. Plus qu’un exutoire, elle devient un moyen de transmission, une façon de donner du sens au deuil et d’encourager chacun à suivre ses rêves.
Dans ses concerts et albums, il explore ces thématiques avec simplicité et émotion. Son album Vivre, sorti en janvier 2024, ne déroge pas à cette démarche : un hommage à la vie et à ceux qui nous quittent, sans jamais sombrer dans la nostalgie.
Des influences musicales et cinématographiques marquantes
Grégoire puise son inspiration chez des artistes comme Jean-Jacques Goldman ou Léo Ferré, mais aussi dans la littérature et le cinéma. Ses deux frères disparus, passionnés par l’image et la musique, l’ont initié à des univers variés, du jazz contemporain aux grands classiques du septième art.
Grâce à eux, il découvre très tôt des réalisateurs comme Ingmar Bergman et Andreï Tarkovski, mais aussi Orson Welles, Citizen Kane reste son film de référence. Il admire le travail d’Orson Welles autant pour son audace narrative que pour ses prouesses techniques, comparant son impact à celui des Beatles en musique.
Côté bande originale, Les Moulins de mon cœur de Michel Legrand occupe une place spéciale dans sa playlist. Ce titre, extrait de L’Affaire Thomas Crown, illustre selon lui la capacité du cinéma à marier musique et narration avec une intensité rare.
Un projet de documentaire en réflexion
Fort de cette passion pour l’image, Grégoire ne cache pas son envie de se tourner vers le cinéma. Déjà impliqué dans la réalisation de ses clips, il envisage un projet plus ambitieux : un documentaire.
Plutôt qu’un récit autobiographique centré sur lui, il souhaite explorer une histoire universelle, où chacun pourrait se reconnaître. Son expérience personnelle, marquée par le deuil et la résilience, lui donne une légitimité naturelle pour aborder ces sujets. Il ne s’agit pas seulement de raconter une épreuve, mais d’apporter une réflexion plus large sur la manière dont l’art peut aider à surmonter les moments difficiles.
Un artiste en quête de sens et de partage
Grégoire voit son travail comme un relais. Père de famille, Il souhaite, à son tour, offrir aux autres ce que la musique et le cinéma lui ont apporté. Lorsqu’un spectateur lui confie que l’une de ses chansons l’a aidé à traverser une période difficile, il considère cela comme la plus belle des réussites.
Avec son regard tourné vers l’image, il semble prêt à franchir un nouveau cap. Son parcours musical et son amour du cinéma laissent présager un projet sincère et réfléchi, où l’émotion trouvera toujours sa place. Reste à savoir sous quelle forme il concrétisera cette envie. Un premier pas vers le grand écran ? Affaire à suivre.
Une interview réalisée par David Marmier à l'occasion d'une invitation du média "les Lueurs"
Photographie: David Marmier