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Ceux qui comptent, de Jean-Baptiste Leonetti – Arras Film Festival 2025


17 novembre 2025

La chronique de Laura – Ceux qui comptent, de Jean-Baptiste LeonettiArras Film Festival

Les programmateurs du Arras Film Festival ont de la suite dans les idées, sans doute aidés par les cinéastes qui, inspirés par le monde qui va mal, abordent des sujets similaires. Après Donzelli et Courtès et leur économie de la galère, place aux "pas pauvres, mais fauchés" de Jean-Baptiste Leonetti, campés par Sandrine Kiberlain et Pierre Lottin.

Ce duo dont on ne savait pas que l'on rêvait incarne d'un côté une veuve mère de trois enfants qu'elle élève dans un hôtel désaffecté, et de l'autre le taciturne Jean, vivant planqué dans sa camionnette, et qui ne demande qu'à ce qu'on lui fiche la paix. Ces deux-là se trouvent par hasard et malgré toutes leurs résistances, ne parviennent plus à se lâcher.

Le film dresse un portrait multiple : d'une famille bancale mais soudée, d'âmes esseulées et assoiffées de connexion, d'une société qui souffre.

Malgré certaines grosses ficelles scénaristiques que l'on pardonnera, le réalisateur a eu l'intelligence de réunir ce duo de comédiens dont les rythmes se marient avec perfection : le mutisme renfrogné et sarcastique de Lottin contraste délicieusement avec l'énergie débordante de Kiberlain, et l'un et l'autre ne peuvent que succomber malgré eux, emportant le spectateur avec eux. C'est également l'occasion de découvrir trois jeunes talents que l'on reverra très certainement bientôt.

On rit et s'émeut pour ces deux (ou plutôt cinq) abîmés de la vie qui s'abandonnent à ce que la vie jette en travers de leur chemin, gardant l'esprit et le cœur ouverts pour recueillir un peu de lumière du fond de la nuit.

Infos pratiques :